Mis en avant

Biographe, artisan d’une renaissance

Photographie de Ch. Rouget. en 1931-1931. Paris, musée Carnavalet.

Sur la pointe des pieds… pas par effraction, non, du tout, mais comme on entre dans la chambre d’un ancêtre assoupi, avec la volonté de ne pas déranger. Se faire le plus petit possible, aborder doucement par une parole qui invite sans jamais imposer, entendre à demi-mot, saisir au bon moment le fil des souvenirs, écouter le clair récit qui se dévoile entre silences, aveux, respirations.

Puis, construire, reprendre, relire et relier, coudre enfin, avec des mots qui s’enchâssent dans les phrases, une histoire qui est celle de cette personne-là, que vous ne connaissiez pas il y a peu de temps encore, qui ne sera ni votre amie, ni une proche, simplement quelqu’un d’unique, dont vous, dans l’ombre, aurez été l’artisan d’une renaissance.

Trouver les mots pour une histoire qui ne demandait qu’à s’écrire, raviver des souvenirs qui ne sont pas les vôtres, c’est tout cela à la fois.

Avec les mots, des histoires à tout âge

A peine refermé le livre de grammaire ou de littérature, à peine quitté l’enfant, à la figure pleine et ronde, dont les dix ans retournent à ses jeux, voici un visage chargé d’années en face de moi. Celui-là a des rides qui avouent que l’enfant qu’il fut un jour est bien loin.  

Avec le premier, ce matin, j’ai ouvert les livres qui apprennent à grandir, quelle que soit la règle qu’on y trouve, quelle que soit l’histoire qu’on y découvre ; avec le premier, on pose des bases, on est enthousiaste, on sait qu’on construit, on est en devenir.

Photo de charan sai sur Pexels.com

Avec le second, il est tard déjà, on se tait, on écoute. La vie est derrière soi, elle s’éclaire cependant, s’approfondit, se retrouve. C’est lui ou elle qui parle, tandis que mon stylo parfois accroche le papier ou au contraire se suspend un instant.

Ainsi, du matin au soir, je passe d’âge en âge, de vie en vie. Curieux métier, qui se remplit de mots, qui les donne, les reçoit, les inscrit, les retouche, enfin les pèse. Comme, au tribunal d’Osiris, se pesaient les âmes ?

Maux et mots : qu’aurions-nous fait sans les mots ?

Photo de Suzy Hazelwood sur Pexels.com

 À présent que nous sommes sortis du confinement, mais alors que pèse l’hypothèse d’un retour dans cet enfermement, comment avons-nous traversé cette épreuve, nous écrivains publics ? Voyageurs des mots, nous avons conservé nos outils à disposition, les mails, le téléphone, les vidéos. Pour écrire les souvenirs d’un très vieux monsieur, il me fallait cependant traverser quelques rues pour le rejoindre. Je ne le pouvais plus. Et pas question de se mettre à Skype… J’avais rédigé quelques chapitres et allais me mettre à l’écoute de ses souvenirs de jeune homme, après avoir fini le récit d’une enfance difficile, passée à l’étranger, très loin d’ici. Nous nous étions apprivoisés peu à peu, si différents car séparés par de longues décennies, mais nous réunissaient d’évidentes similitudes : le goût du récit, le plaisir du mot juste, le désir d’appréhender la vérité et de la transmettre. Je ne communiquais plus qu’avec son fils, persuadée que nous nous retrouverions plus tard, lorsqu’enfin la vie normale aurait repris. Pendant quelque temps, trop prise par le quotidien si étrange, les livraisons de toutes sortes de denrées à domicile, le souci des leçons à donner aux petits-enfants privés d’école (j’avais contrevenu sans trop de difficultés aux préconisations du professeur Delfraissy…), je n’ai plus eu de ses nouvelles et le temps a passé, étonnamment vite. Nous venions de sortir du confinement lorsque j’ai appris qu’il était parti pour toujours. J’ai eu le sentiment d’un grand vide, ce qui est surprenant car nous nous connaissions depuis peu. Sans doute le fait d’avoir écrit pour lui, d’avoir travaillé et cherché, pour lui, les mots qui deviendraient les siens et porteraient son histoire m’avait conduite dans une intimité qui n’avait rien à voir avec celle d’une rencontre ordinaire, une sorte d’intimité à caractère professionnel, en fait comparable, peut-être, à celle d’un médecin avec son patient, qui sait ? Le covid avait frappé, m’avait épargnée, mais avait laissé son empreinte.

La maladie mortelle se manifesta à nouveau lorsqu’un dimanche, tôt le matin, mon téléphone sonna. Une femme inconnue, en pleurs, me demandait d’écrire le discours qu’elle prononcerait pour l’enterrement de son frère, décédé du virus. Cela me sembla épouvantable, je n’eus cependant pas le cœur de refuser et me mis à la tâche. Je fus touchée des remerciements de cette femme, mais me mis à souhaiter qu’enfin cela s’arrête et que mon métier prenne un tour moins triste.

En parallèle, j’avais pu continuer à donner quelques cours de français à des élèves rompus – mais pas tous et ce fut une découverte -, aux techniques modernes de communication. Bastienne, en seconde, m’envoyait ses dissertations par mail et je les corrigeais chaque semaine. En revanche, mon élève de cinquième, Hamid, avait disparu : pas d’internet, plus de téléphone, plus de cours. D’une voix embarrassée, sa mère m’avait dit qu’ils partaient. Pour quelle destination ? Était-ce vrai ? Je ne l’ai jamais su.

Ainsi, le confinement, parce qu’aucun des moyens de communication ne nous ont manqué – la voix, les mots, la présence virtuelle – m’a semblé une parenthèse, une discipline qu’il fallait s’imposer. Il fallait rester cachés pour que le virus ne nous attrape pas. Et je me demandais : « Qu’aurions-nous fait sans la télévision, la radio, les journaux qui ont continué d’être livrés, qu’aurions-nous fait sans les mots ? » Et j’espérais de tout cœur que cela ne se produise jamais, perdre les mots, perdre le contact. Car cela signifiait continuer à vivre.

Extrait d’un témoignage portant sur la période du confinement rédigé pour la Lettre du Grec (Groupement des Écrivains-Conseils®) de septembre 2020

Avec un livre, on se fait des… films

Les écrans sont nocifs entend-on partout, surtout pour les enfants. Loin de nous cependant de discréditer le septième art, nous l’aimons sans réserve mais comment nier qu’avec un seul livre, on se crée plein de films ?

Rencontre, découverte, richesse

Ce n’est jamais le même, le livre que je lis, celui que tu lis, celui que j’ai lu et celui que je relis bien des années après. Il s’enrichit sans cesse, d’un regard différent, il n’impose rien, c’est toujours une rencontre, une découverte. Alors, donnons envie de lire, promouvons ce plaisir, cette chance, ouvrons à la première page ce livre qui repose, là, tristement fermé.

Vive la liberté !

Et surtout, rappelons-nous que le premier acte d’un régime totalitaire est de mettre au feu ( à l’index) les livres non conformistes. Alors, vive la liberté !

Écrivain fantôme ?

Pour vivre heureux, vivons cachés !

Écrivain fantôme, Ghost Writer, écrivain caché ? Il y a comme un jeu dans ce curieux métier, très ancien et qui répond à une demande inchangée depuis que l’écriture existe.

Écrire pour autrui ?

Parfois, l’auteur, célèbre, n’est pas en situation de rédiger lui-même, il doit déléguer sa plume, faute de temps ; parfois, il faut l’aider à trouver les mots et parfois encore, il faut se substituer à lui, en toute confidentialité. Autant de rôles, de scénarios qui ont pour point commun la grande capacité d’écoute, l’empathie, l’humilité, de l’écrivain qui a choisi et accepté de rester dans l’ombre.

Ghost Writer heureux !

Cela n’ a pas que des désavantages, loin de là ! La complicité créée avec celui ou celle qui vous ont fait confiance peut durer des années, s’étendre à la rédaction de plusieurs livres.


Et, pour l’écrivain qui prête sa plume, pas de stress médiatique, pas de gestion d’interviews, pas de médiatisation… pour vivre heureux, vivons cachés !

Donner les mots

Pouvoir des mots, partage des mots, qui dira le vrai plaisir d’ouvrir à un élève, un groupe d’élèves, le grand livre des mots ?

C’est une histoire qui recommence à chaque fois, toujours différente, parfois ardue mais si riche, pour l’élève et pour le professeur.  En s’ouvrant aux mots, on tire un fil qui s’allonge, s’étoffe, trouve un chemin, se construit. Chaque être est unique, chaque rencontre avec le plaisir de lire, de comprendre, est fondatrice. Quel bonheur de guider pas à pas, mot à mot, un élève dans cette découverte que bientôt il fera sienne. 

La lecture (Paul-Albert Bartholomé (1848-1928)- Petit Palais – Musée des Beaux Arts de la Ville de Paris

Dématérialisation : faire appel à l’Écrivain-Conseil®

Affaire à suivre : le 15 juillet dernier, le GREC a été auditionné par le Sénat afin de présenter les actions des prestataires et conseils en écriture en faveur de l’inclusion numérique.

La dématérialisation des services administratifs mais aussi de nombreux organismes ou prestataires privés constitue aujourd’hui une réalité et surtout une obligation et le confinement qui s’impose à nous tous en est un accélérateur à marche forcée !
Mais tout le monde n’est pas nécessairement à l’aise pour effectuer les démarches importantes, urgentes et la complexité de certains sites, la saturation des lignes téléphoniques censées apporter de l’aide sont souvent source d’énervement ou, pire, d’inquiétude.La solution peut consister à demander l’accompagnement d’un professionnel. Au quotidien, les Écrivains-Conseils® apportent leur soutien aux administrés et aux entreprises en rédigeant pour leur compte tout type d’écrit et en les accompagnant dans leurs démarches dématérialisées.
Quelle que soit la nature de votre besoin, ils peuvent vous aider à distance en mettant leur expertise à votre service en toute sécurité. La charte qui régit l’activité des membres du GREC, réseau des Écrivains-Conseils® qualifiés, garantit la confidentialité sur toutes les informations qui leur sont confiées ainsi que la sécurisation des données.

N’hésitez pas ! Quelle que soit la nature de votre besoin, je peux vous aider en mettant mon expertise à votre service.

Conseil en écriture, Écrivain public, mais encore ?

Bien connu dans sa dimension sociale – assistance aux personnes confrontées à des difficultés dans la pratique de la langue ou de l’écriture ou dans la maîtrise des démarches administratives et de la complexité institutionnelle -, le métier d’écrivain public est riche de nombreuses autres facettes.

Ainsi, intervient-il aussi dans le cadre de prestations aux entreprises ou professionnels  pour l’élaboration de contenus à destination de sites web ou autres supports de communication ou pour la rédaction de documents, comptes-rendus, synthèses de réunions,. L’écrivain public peut également proposer ses services aux étudiants pour les aider dans leurs travaux de recherche ou la relecture-correction de leurs écrits.

Dans des domaines plus littéraires, il peut offrir sa plume pour répondre à des besoins d’écriture d’un récit, d’une biographie, d’un témoignage (pouvant aller jusqu’à la rédaction d’un ouvrage pour le compte d’une personne) ou animer un atelier d’écriture.

Cette diversité de missions est à l’origine du développement de l’appellation de Conseil en écriture ou d’Écrivain-Conseil®, sans doute plus représentative de l’importante évolution du métier d’écrivain public.

https://www.snpce.fr/wp-content/uploads/2020/06/Conclusions-de-lenqu%C3%AAte-LAP-2020.pdf

Une enquête récente réalisée auprès des adhérents du SNPCE (Syndicat national des prestataires et conseils en écriture) fait ressortir le profil des prestataires en écriture et leurs motivations (« Un goût prononcé pour l’écriture et les relations humaines »).